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Mathieu Cailler

Entretien entre Mathieu Cailler et Antoine Laurain

Romancier, journaliste, scénariste, réalisateur, collectionneur de clés anciennes, Antoine Laurain est né a Paris au début des années 70. Aprés des études de cinema il entreprend sa carriere en realisant des courts métrages et en écrivant des scenarios. Sa passion pour l'art l'amene a prendre un emploi comme assistant d'un antiquaire a Paris. L'expérience l'inspire a écrire son premier roman qui lui valut le Prix Drouot en 2007.

Publie a la veille des elections présidentielles de 2012, le quatrième roman style conte de fées intitulé The President's Hat a été acclamé tant par les critiques, les lecteurs et libraires qui lui décernèrent Le Prix Landerneau Découvert. Il reçu également Le Prix Relais des Voyageurs, prix qui célèbre le plaisir de lire. The President's Hat a été en France adapté pour la télévision. Son prochain livre The Red Notebook sera publié par Gallic au printemps 2015.

Novelist, journalist, screenwriter, director, collector of antique keys, Antoine Laurain was born in Paris in the early 1970s. After studying cinema, he began his career directing short films and writing screenplays. His passion for art led him to take a job assisting an antiques dealer in Paris. The experience provided the inspiration for his first novel, which was awarded the Prix Drouot in 2007.

Published on the eve of the French presidential elections of 2012, Antoine Laurain's fourth, fairytale-like novel The President's Hat was acclaimed by critics, readers and booksellers, who awarded it the Prix Landerneau Découvertes. It also won the Prix Relay des Voyageurs, a prize which celebrates the enjoyment of reading. The President's Hat has been adapted for television in France. His next book, The Red Notebook, will be published by Gallic in spring 2015.

Sleet: Comment vous êtes elle venue l’idée d’écrire The President’s Hat?

Antoine Laurain: Probablement en perdant moi même mon chapeau dans un café à Paris. Il y a plusieurs années de cela... Je suis revenu le lendemain mais il n'y avait plus de chapeau. Cela voulait donc dire que quelqu’un s'en était emparé ! et que cette personne le portait désormais…. c'était très ennuyeux mais aussi très troublant. Aujourd'hui je n'ai toujours retrouvé ce chapeau ! son destin est donc un mystère….

Sleet: La plupart des écrivains s’évertuent à l’aide de touches visuelles de peindre une scène. Tandis que vous faites des cinq sens une priorité. C’est certainement un aspect sur lequel vous portez beaucoup d’intérêt lorsque vous écrivez?

AL: Vous savez, il faut être très "physique" lorsque vous décrivez une scène: tout compte, la lumière, le son, la façon dont les personnages vont se déplacer…. C'est ainsi qu'elle sera réussie. Vous, lecteur, devez avoir l’impression d'y être. Vous ne devez plus mettre en doute une seconde ce qui se produit.

Sleet: La cuisine est d’une importance suprême dans The President’s Hat et vos nombreuses références sont comme les pommes frites elles-mêmes: irrésistibles et délicieuses. Quels sont selon vous les auteurs épicuriens qui vous viennent à l’esprit?

AL: A l'instant je pense à Georges Perec, dans "La vie mode d’emploi" il évoque une cuisinière qui confectionnait des repas en fonction de la couleur. Le repas entier était dans une seule couleur: entrée, plats, dessert. Rouge avec le saumon bien sur, noir avec le caviar ou certains sangliers en sauces…. Merveilleux d'être le convive d'un tel repas, non?!

Sleet: Parmi toutes les personnalités politiques a travers l’histoire de France pourquoi avez-vous choisi François Mitterrand ou plutôt la période qu’il représente?

AL: Je voulais écrire une sorte de conte qui se déroule dans les années 80, alors le président de ces années est bien sur François Mitterrand. Je me serais senti moins à l'aise dans les années 60 - que je n'ai pas connu. Mitterrand est le président de mon enfance et de mon adolescence. Je dois avouer que je l'aimais bien…. je ne suis pas le seul.

Sleet: Votre roman ayant lieu dans les années 80; l’avez-vous fait dans un but de simplification? Par là je veux dire que vos personnages se trouvent libérer d’internet, d’email et de portables? Quelle est votre opinion entre technologie et littérature?

AL: J'avais envie de faire une pause: de retourner dans un monde sans internet, sans mail, avec juste 5 chaines à la télévision, sans téléphone portable et sms, sans Facebook. Vous savez c'est très proche…. et à la fois très loin. Très très loin….

Disons que le Net est utile pour de nombreuses recherches mais je le trouve souvent addictif. On peut rester devant son écran pendant des heures! c'est fou…. j'espère que l'on ne vendra pas les livres en versions numériques et piratées comme on l'a fait pour le disque, par ce que là, mes chers amis, les écrivains ne font pas de concerts pour se rattraper, donc je ne vois très bien quelles seraient mes sources de revenus….

Sleet: Paris est perçu à travers le monde pour sa riche histoire et culture. En fait, Paris est la ville la plus visitée du monde. Pensez-vous qu’il est difficile de placer vos histoires à Paris; trouvez-vous qu’il est ardu d’écrire à propos d’une ville qui est tellement dépeint et caractérisée?

AL: Vous savez, je suis né à Paris, donc y situer mes histoires est un peu " évident"…. Ce serait plus compliquer pour moi de situer une histoire entièrement en province – je connais la province mais je n'y ai jamais vécu. J’essaie de créer un Paris "réaliste" loin des clichés. Le Paris du président's hat est très conforme a celui des années 80 et celui de mon nouveau livre qui sortira en avril — The Red Notebook est très conforme à celui d'aujourd'hui.

Sleet: Un grand nombre de marques son mentionnent dans le roman: Orangina, Peugeot, Yves Saint Laurent, and Lanvin. Les auteurs sont souvent divis sur l’utilisation des marques spécifiques. Quel est votre raisonnement?

AL: Cela ne me gène pas, si les marques sont bien intégrées dans le chapitre…. C'est la vie ! non ? vous aussi vous citez des marques: vous dites "mon Ipad" " , " une Harley-Davidson ", un complet " Saint Laurent"... Les personnages parlent comme vous. Pour le President's hat c'était aussi une façon de faire un clin d’œil, car certaines marques citées n'existent plus. Cela ajoutait un "petit je ne sais quoi" au roman….

Sleet: Quels sont les auteurs que vous lisez avec plaisir? 

AL: Ils sont nombreux… ! difficile de vous faire une liste. J'aime les auteurs au style fluide…. et qui savent me raconter une histoire.

Sleet: Quels sont vos projets actuels? Et pour conclure qu’aimeriez-vous ajouter à notre entretien? 

AL: En France, le tournage du téléfilm le "President's hat" a commencé hier à Lyon avec des acteurs connus. J'irais y faire un tour vers la fin du mois. Mon nouveau livre " La femme au carnet rouge" est un succès en France, les droits sont vendus cette fois pour le cinéma. Vous pourrez le lire en avril sous le titre "The red Notebok". Il sera publié chez Gallic book comme The président's hat. Je vous laisse le lien de mon blog, vous y trouverez des informations sur les livres et l’actualité de mes romans. Notamment ce lien vers le prochain roman, vous pourrez y lire le début et connaitre le sujet:  http://gallicbooks.com/wp-content/uploads/2014/04/Red-Notebook-sampler.pdf.

Sleet: Le blog est donc: http://antoinelaurain.blogspot.fr/

AL: Merci pour vos questions, je salue tous mes lecteurs américains et je garde un formidable souvenir de mon passage par chez vous. Le mot de la fin ? Je reviendrais aux US pour un autre livre. "Trust me"!

Sleet: Where did the idea for The President’s Hat come from?

Antoine Laurain: Probably when I lost my hat in a Paris café a few years ago. I returned the following day, but it wasn’t there, so I figured someone must have snatched it. From that point, I imagined this person! It was irritating and troubling, and, to this day, I’ve never been able to find that hat! Its path is a mysterious one…

Sleet: Many writers rely on visual sensation to paint a scene, but you consistently use all five senses to describe. Is this something you pay close attention to when writing and rewriting?

AL: You know, I find writing very physical, so when one describes a scene everything matters: the light, the sounds, the way in which a character moves—that is how a scene is successful. You, the reader, should feel like you’re there, and you shouldn’t doubt what happens for even a second.

Sleet: Food is of supreme importance in The President’s Hat. The passages on dining are like pomme frites themselves: addictive and delicious. Which writers impress you with their ability to capture taste and flavor?

AL: I can’t help but think of George Perec in La Vie Mode D’Emploi [Life: A User Manual]. He writes of a chef who prepares meals based solely on their color. The entire dish must be only a single color: appetizers, main courses, and desserts. Red with salmon, of course, and black with caviar or some wild boar in sauce. How wonderful to be a guest at such a table, no?!

Sleet: President Mitterrand plays a key role in the novel. Since France has had so many notable political figures, did you find it difficult to choose a certain leader, or did you pick the time period first?

AL: I wanted to write a certain story that took place in the eighties, and the president during these years was, of course, François Mitterrand. I would have felt a little out of my element in the sixties because I didn’t know them. Mitterrand was the president during my childhood and adolescence. I must admit, I liked him… I wasn’t alone.

Sleet: Was setting your story in the eighties simplifying? By that, I mean did you find it freeing that your characters did not have the internet, email, and cell phones? How do you feel about technology in literature?

AL: I wanted to take a break… I wanted to return to a world without internet, without e-mail, with only five channels on the television, without cell phones and texting, without Facebook. You know, the eighties are close, and yet so far. So, so far. We know the Web is useful for research, but I often find it addictive. We can spend hours in front of the screen—it’s crazy! I hope that we won’t sell books in digital and pirated form like we did [for music and] CDs, because then, my dear friends, writers don’t put on concerts to make up for the loss, so I don’t quite know where my revenue would come from…

Sleet: Paris is known for its history, art, architecture, cuisine, fashion, and proud population. In fact, Paris is the most visited city in the world. Do you find it daunting to place your stories in Paris; do you find it challenging to write about a city that is so insanely depicted and characterized?

AL: You know, I was born in Paris, so it is a natural fit. It would be more complicated for me to set a story in another place. I know other spots well enough, but I have never lived them. I try to create a Paris that realistic and far from clichés. The Paris in The President’s Hat is bound to the eighties, and the Paris from my new book that comes out in April, The Red Notebook, is set in present-day Paris.

Sleet: Many name brands are mentioned in the novel: Orangina, Peugeot, Yves Saint Laurent, and Lanvin, to name a few. Authors are often split on whether or not to use specific brands. What is your rationale?

AL: That doesn’t bother me. If the brands are well-integrated throughout the chapter… it’s life! No? You also use brand names: you say “my iPad”… a Harley-Davidson, a Saint Laurent suit… characters speak like you. For The President’s Hat it was also a way of making it ring true, because certain brands no longer exist. It added a little “je ne sais quoi” to the novel.

Sleet: What authors do you enjoy reading?

AL: There are so many! It’s hard to make a list. I like authors with fluid style that know how to tell a story.

Sleet:  What are you currently working on? Is there anything else you’d like to address?

AL: In France, the filming of the TV-movie The President’s Hat started yesterday in Lyon with some well-known actors. I’ll visit the set at the end of the month. My new book, La Femme au Carnet Rouge, is a success in France, and the film rights have been sold. You will be able to read it as The Red Notebook. It will be published with Gallic Books, like The President’s Hat. I leave you with the link to my blog (http://antoinelaurain.blogspot.fr/). Here you will find information on my books and the status of my novels. And this other link provides access to my next novel; you will be able to read the beginning and become familiar with the subject: http://gallicbooks.com/wp-content/uploads/2014/04/Red-Notebook-sampler.pdf.

Thank you for your questions. I greet all my American readers, and I remember with great fondness my time there. The last word? I will return to the U.S. for another book tour. “Trust me!”

Amitiés,

Antoine Laurain

Mathieu Cailler est un écrivain de prose et poésie. Diplômé de Vermont College of Fine Arts, son oeuvre a été publiée dans des dizaines de revues littéraires tant nationales qu’internationales et notamment Ardor, Epiphany, et The Saturday Evening Post. Finaliste à plusieurs reprises allant de: Glimmer Train catégorie “Nouveaux Auteurs,” New Rivers Press catégorie “American Fiction Prize,” ou encore Carve Magazine catégorie “Raymond Carver Short Story Contest.” Cailler est le récipiendaire du premier prix décerné par Short Story America catégorie Short Fiction et Lauréat du Shakespeare Award dans la catégorie poésie. Son chapbook, Clotheslines, vient d’être publié par Red Bird Press et son livre de nouvelles intitulé Loss Angeles et sur le point d’être publié par la maison d’édition Short Story America.

Mathieu Cailler is a writer of poetry and prose. A graduate of Vermont College of Fine Arts, his work has been published in numerous national and international literary journals, such as Ardor, Epiphany, and The Saturday Evening Post. He has been a finalist for the Glimmer Train New Writers Award, the New Rivers Press American Fiction Prize, and the Carve Magazine Raymond Carver Short Story Contest. He is the recipient of a Short Story America Prize for Short Fiction and a Shakespeare Award for Poetry. His chapbook, Clotheslines, was recently published by Red Bird Press, and his short-story collection, Loss Angeles, is forthcoming from Short Story America Press.

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